Us
et coutumes Auvergnates
J’aurai
pu intitulé ce texte : Retour
vers le futur, car tous nos actes
présents et à venir sont liés intimement à notre passé. En fait, notre vie
n’évolue aujourd’hui, seulement si nos références du passé sont présentes.
Chaque fois que l’on plonge dans le passé, c’est notre futur que l’on prépare.
Les nouvelles générations semblent oublier ce petit détail et se « cherchent
» un monde ou les références n’existent pas. A chacun de trouver dans
ce texte, les valeurs qui hier rassemblaient les Auvergnats, pour les adapter et
les vivre dans notre monde d’aujourd’hui.
PG
Le
Cantal est situé presque au centre de la France, au 45ème degré de
latitude, sous le même méridien que Paris. Son
nom vient du plus haut sommet de nos montagnes (plomb du Cantal 1857 mètres)
appelé Celticus, devenu aujourd’hui cantal. Ces montagnes font partie du
grand réseau Cevenno-Pyrénéen. Produits du feu de nos volcans, formant des
coulées trachytiques courant dans différentes directions.
Le
premier mouvement des races s’est effectué d’orient vers l’occident.
C’est l’Asie qui opéra la première expansion et c’est de l’inde que
sortirent toutes les populations nomades qui sous le nom de Gaëls envahirent la
partie centrale de l’Europe, suivant le soleil et laissant sur leur route
diverses tribus. Celles-ci, devenues puissantes, se retrouvent sous le nom de
Celtes.
Cette
race pris le nom d’Arverne pour notre région. Ils
étaient blonds avec des yeux bleus. Cela ne correspond pas au type même de
l’Auvergnat que l’on connaît aujourd’hui. Cette énigme peut
s’expliquer par les lois de l’évolution en fonction du climat et du
terrain. On sait que selon la température, l’altitude, le sol, la population
change d’aspect.
218
avant J.C, une armée celtique suivit le général Annibal au delà des Alpes,
se battit contre les romains, pris la « pâtée » et se retrouva près
d’Avignon en 121 avant J.C commandé par Bituitus. Là, les romains dont le génie
militaire est bien connu, firent prisonnier Bituitus et commencèrent leur
invasion de la Gaule.
Seul,
le généralissime Vercingétorix, s’opposa à César en 52 avant J.C, pendant
4 années, il devint le plus grand homme d’épée, puis se
rendit aux romains, pour être étranglé à Rome en 47 avant J.C.
Les
romains restèrent maîtres de la Haute Auvergne, jusqu’à l’époque
wisigothe et franke. Leur autorité fut douce, car cette région vaincue ne fut
pas envahie.
En
731 après J.C, les sarrasins, venus d’Espagne pillent les plus belles églises
de la province. Plusieurs localités se rappellent leur passage, Aurillac,
Maurs, Mauriac, Murat. Charles Martel mis
« les bouchés doubles » pour les repousser.
Au
IIIème siècle, sous le consulat de l’empereur Décius, le
christianisme pénétra en Basse Auvergne avec saint Mamet et saint Mary pour le
Cantal.
Dès 1347, le pays souffre de l’invasion anglaise, Murat, Miremont et une grande partie de nos châteaux furent détruits.
Mœurs
et usages
L’habitation
d’un paysan aisé se compose d’un rez-de-chaussée qui sert à la fois de
fournil et de cave pour les pommes de terre. Ensuite d’un premier étage où
l’on monte par un perron extérieur et qui contient une cuisine et une
chambre.
La
cuisine est meublée d’une table en chêne massif, dont l’extrémité
comporte un tiroir toujours entrebâillé, retenant debout le gros pain entamé,
destiné à la nourriture du jour.
La
chambre, pièce de réception contient deux lits, une armoire, une demi-douzaine
de chaises en cerisier.
Le
paysan pauvre ne possède qu’une chaumière, dont l’unique pièce sert de
cuisine, de salle à manger et quelque fois d’étable.
L’alimentation
auvergnate se compose de pains de seigle, de galettes de sarrasin (bouriols), de
pommes de terre, lait et de viande de porc deux fois par semaine. Un plat de
morue est de rigueur le Vendredi Saint, comme la saucisse fraîche le jour de Noël,
l’eau est la boisson ordinaire. Chez le paysan riche, que le patois désigne
sous le nom de couarou, la bouteille n’apparaît sur la table que lors des
grandes cérémonies.
Les
femmes se chargent de tout le détail du ménage, elles se lèvent plus tôt le
matin et se couchent plus tard que les hommes. Elles préparent les repas, font
le beurre, lavent le linge, soignent la volaille. Les attributions sont si bien
définies, qu’il est impensable à l’époque (1860) de voir un homme
chercher de l’eau.
Les
fêtes
Parmi
les usages qui se lient aux fêtes, le feu de la Saint-Jean associe les enfants
qui entrent dans les maisons pour demander une bûche que l’on
ne refuse jamais. Le bûcher est construit le plus haut possible suivant
les ressources de la localité et c’est le curé lui-même qui allumait celui
de la commune. Le brasier éteint, quelques vieilles femmes viennent,
clandestinement chercher un tison qu’elles conserveront sous leur lit, on sait
que c’est un talisman infaillible pour préserver du tonnerre. L’usage de
ces feux est druidique, débris de l’ancienne fête du Solstice, culte du
soleil.
Les
vents
Les
cantaliens appellent le vent
d’ouest : le vent de la nuit.
le vent de nord-ouest : la traverse.
le vent de sud-est : le vent d’autan.
Le
patois
L’avenir
de la langue-d’oc paraissait bien plus brillant que celui de sa rivale.
Orgueilleuse des poèmes de la table ronde, elle embellissait les cours
élégantes du midi, malheureusement son essor fut brisé par les dissensions
religieuses du XIIème siècle et étouffé dans le sang des
Albigeois.
La
langue-d’Oil, à ce moment là, grandit, pris de l’éclat. Soutenue par
l’influence des rois, elle s’épura, acquit de l’individualité et donna
naissance à la langue française.
Malgré
l’infériorité de la langue-d’Oc, conservée par les populations
aquitaines, elle se morcela en autant de dérivés qu’il se trouva de comtés
et chaque ville ajouta sa prononciation particulière. Le patois était né,
celui du Cantal n’a ni la délicatesse, ni la douceur du provençal, mais il
n’est pas dépourvu d’harmonie, ni de grâce. Henri Durif (1860) s’étonne
déjà du manque d’idées en circulation avec un support linguistique aussi
perfectionné.
La
danse
La
danse peut être envisagée comme le
langage des passions. Le jour de grandes cérémonies, la musette compose
l’orchestre et entraîne chaque couple de danseurs. Pour la bourrée, une ou
plusieurs femmes chantent des paroles en patois sur une mesure à trois-huit.
Les danseurs se cherchent et s’évitent, s’agacent et se boudent ;
l’homme hardi, danse le bâton suspendu au bras, d’un air fier frappant des
pieds ; la femme tout à la fois audacieuse et timide, appelle son cavalier
et s’éloigne aussitôt.
Fin