Histoire fromagère
Les origines du fromage remontent au Néolithique ; il y
a environ 10 000 ans, quand les hommes commencèrent à domestiquer les
chèvres et les brebis. La légende raconte qu’un nomade transportant du lait
dans une poche faite de l’estomac d’un mouton aurait remarqué que le lait avait
caillé.
Au 7ème siècle avant Jésus-Christ, le caillé
s’égouttait dans des vases perforés en poterie ou en vannerie. Le premier à
formuler clairement les différentes étapes nécessaires à la fabrication du
fromage est le romain Columelle en 60 après J.-C dans son traité d’agronomie.
Il y recommande de faire cailler le lait dans l’estomac de jeunes veaux non
sevrés ou avec du suc de figuiers. Le caillé est ensuite égoutté dans des
corbeilles en joncs ou des récipients en bois percés puis pressé à l’aide de
lourdes pierres. Columelle précise l’importance du sel qui relève le gout et
participe également au séchage et à la conservation. A cette époque, le fromage
faisait déjà partie de la ration quotidienne des légionnaires romains. César,
lui-même aurait succombé au charme d’un bleu dégusté à Saint Afrique, à
quelques kilomètres de Roquefort-sur-Soulzon.
Différentes étapes :
En 1217, Blanche de Navarre fait parvenir deux cents fromages
de Brie à Philippe Auguste.
Au 13ème siècle, Naquit la première coopérative à
Déservilliers.
Au 14ème siècle, les habitants du village de
Chaillot à Paris emmènent paître leurs vaches dans « les iles aux vaches » et l’île de
Longchamp.
Au 16ème siècle, la reine Elisabeth I faisait
officiellement la promotion du Cheshire que l’on fabriquait depuis trois
siècles.
En 1666, un arrêt du parlement de Toulouse constitue le
premier texte juridique relatif à un fromage : il s’agissait du Roquefort.
En 1790, Marie Harel
commence à diffuser son camembert sur les marchés de Vilmoutiers.
En 1850, Charles Gervais invente les « petits
suisses » avec une technique d’égouttage par couches.
En 1857, Pasteur jette les bases de la pasteurisation. Son
disciple Emile Duclaux adapte ce procédé au fromage quelques années plus tard.
En 1880, la collecte du lait s’organise pour la fabrication
du fromage.
En 1898, Ridel invente « la boîte » du camembert.
En 1921, c’est la création de « la vache qui rit »
précédant de peu l’apparition du Bleu de Bresse.
En 1955 par la loi du 28 novembre est crée le Comité National
des Appellations d’Origine.
En 1956, le Caprice des Dieux fait son apparition dans
l’industrie fromagère.
Le Cantal :
Le département du Cantal fut crée le 4 mars 1790 à partir de
l’ancienne province de la Haute-Auvergne. L’enclavement lié au relief et au
climat hivernal ont conduit les hommes à fabriquer un fromage de report, de
taille importante pour constituer une réserve de nourriture toujours disponible
et un produit de négoce. Pline l’Ancien écrivait en parlant du Cantal, il y a
presque 2000 ans « le fromage le plus apprécié à Rome est celui du pays de
Gabalès et du Gévaudan ».
Le Cantal est un fromage de tradition, il porte le nom du
département. C’est un fromage au lait de vache à pâte pressée et non cuite. Il
se présente sous la forme caractéristique d’un cylindre (la fourme) d’un poids de 35 à 45 kg,
fabriqué dans des moules d’un diamètre de 36 à 42 cm. Sa fabrication demande
une trentaine d’heures.
Les étapes de fabrication :
-
Emprésurage,
coagulation, température du lait entre 30 et 34°C.
-
Egouttage,
premier pressage, passage du caillé à la presse.
-
Maturation
pour la tome pendant 10 heures minimum.
-
Broyage,
salage, temps d’attente une heure minimum.
-
Moulage
en couches successives avec tarage manuel ou mécanique.
-
Deuxième
pressage, temps minimum : 12 heures.
-
Démoulage,
départ pour l’affinage dans une cave dont la température n’excède pas 14%C.
Le Salers :
C’est un fromage à pâte ferme, à la croute épaisse et
fleurie. Sa teneur en matière grasse est de 44% minimum. Il se présente sous la
forme d’une fourme pesant de 35 à 55 kg, il est identifié par une plaque rouge
et son inscription gravée dans la croûte. Il est fait exclusivement de lait cru
de vache non normalisé en protéine et matière grasse. La période de fabrication
se situe du 15 avril au 15 novembre. Le lait est récupéré dans un récipient en
bois appelé « gerle ». Il se charge alors d’une flore bactériologique
vivant dans le bois. Ce fromage est fabriqué dans l’ensemble du département du
Cantal mais aussi en Corrèze, l’Aveyron, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire.
L’union Européenne à émit le souhait de voir
Les gerles en bois remplacées par des cuves en inox. Pour
avoir la référence « tradition salers » le troupeau doit être
exclusivement constitué de vaches Salers.
Quelques chiffres :
-
1470
tonnes par an.
-
88
éleveurs, fromagers, producteurs fermiers
-
3700
vaches laitières.
-
8 500 000
litres de lait transformés par an.
-
400
litres de lait pour obtenir une fourme de 45 kg.
-
11
affineurs.
En 1968, c’est en France que l’on diffuse la première
publicité télévisée pour un fromage : le Boursin. Le Salers prend le titre
d’AOC en 1961 et d’AOP en 2003. Au 20ème siècle, on voit apparaître
sur le marché européen de nouveaux fromages industriels.
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée - AOP :
Appellation d’Origine Protégée.
Néolithique : dernière période de la préhistoire
correspondant au polissage de la pierre vers 3000 ans avant J.-C.
Présure : substance naturelle permettant de faire
cailler le lait contenant une enzyme appelée « chymosine ». Elle se
développe dans le suc gastrique du quatrième estomac des veaux, chevreaux ou
agneaux non sevrés. La présure de synthèse s’obtient en combinant différents
procédés chimiques.
L’estomac des ruminants est formé de quatre poches : La
panse, le réseau, le feuillet, le quatrième estomac.
Gabalès : peuple gaulois, client des Arvernes demeurant
en Gévaudan.
Pline l’Ancien : écrivain et naturaliste romain du 1er
siècle, trouve la mort à Pompéi en l’an 79.