Burons de nos montagnes
Ce petit texte sans prétention va
nous transporter dans le temps et l’espace. Les burons de nos montagnes se situent sur le volcan du Cantal, éteint depuis 2,8
millions d’années. Ce volcan est le plus vaste d’Europe, sa superficie est de
2500 km2 et mesure 70 km de
diamètre.
Dès le 13ème siècle,
avec le nombre de vaches grandissant, les abris devinrent de plus en plus
résistants et comme il fallait garder le maximum de fraicheur pour la cave, on
creusait le sol et la toiture en feuillage
ou recouverte de gazon se fondait dans
le paysage. Le 17ème siècle
verra les cabanes remplacées par des « mazucs ». Dans le même temps,
venu du nord de la France, le mot « buron » colonisait nos montagnes.
La vie dans nos burons est rythmée
par la traite du matin (4h) et celle de l’après-midi (15h). Les hommes sont le
plus souvent originaires des monts du Cantal. Sans école pour apprendre le
métier, ils doivent gravir les échelons. De « pâtre » pour s’occuper
des veaux, on devient « boutilié » assistant du « vacher ».
Ce trio fonctionne pour une cinquantaine de bêtes. Les contrats de travail sont
renouvelables tous les 25 mars ou à la Saint-Martin.
Avec le développement du transport,
le fromage se vend de mieux en mieux. Afin d’améliorer la conservation des
stocks, le Comte de Brancas construit le premier buron avec voûte fermée et
pierres plates en encorbellement. Avec l’exigence d’un meilleur confort et d’un
meilleur salaire, les propriétaires décidèrent l’achat de matériel moderne.
L’appararition de la
« catseuse » pour effectuer le préssurage de la caillée, la « fraiseuse »
pour le broyage de la tome, la presse métallique pour le pressage de la fourme
précipitèrent l’épopée fromagère dans le cycle du rendement.
La toponymie des burons est inscrite
sur les cartes de l’Institut géographique national. Beaucoup de burons
portaient le patronyme du propriétaire. Outre celui du « couare », ce
pouvait être le nom du hameau, d’une montagne, d’un lieu précis (source,
vallon, oratoire).
Après six siècles d’une culture
presque monacale, le monde des buronniers survit dans celui des appellations contrôlées.
Parmi le millier de burons en 1948
qui fournissait cinq mille tonnes de fourme, on estime à ce jour à deux cents, les burons encore visible dans
nos montagnes.
Burons : ce mot apparaît des le 17ème siècle. Il vient du Germain bur qui signifie hutte, cabane.